RÉGION GRAND EST / PRISE EN COMPTE DE LA MOBILITÉ TRANSFRONTALIÈRE DANS LE SRADDET

La Région Grand Est est la plus concernée par le fait transfrontalier avec ses 760 km de frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne et la Suisse. Environ 170 000 travailleurs frontaliers y résident (45 % des 353 000 travailleurs frontaliers français). Le phénomène transfrontalier n’impacte pas seulement les secteurs à proximité immédiate des frontières, il s’étend de plus en plus loin, allant jusqu’à 50 km de la frontière. Sa prise en compte dans la stratégie régionale traduite dans le Sraddet était donc incontournable. Dans ce cadre, les agences d’urbanisme du Grand Est ont réalisé un focus sur les enjeux majeurs de la mobilité transfrontalière et ont pris part à la réalisation d’une feuille de route partagée.

En partant des constats que la mobilité transfrontalière des personnes est dominée par le motif de l’accès à l’emploi et que l’importance de ce flux a des répercussions sur les grandes infrastructures et un impact économique évident sur le territoire, les agences se sont efforcées de présenter le profil des transfrontaliers, leurs origines géographiques, leurs destinations, mais également les perspectives d’évolution de ce phénomène et les impacts induits sur les infrastructures régionales.

L’ensemble des connaissances réunies par les agences d’urbanisme a alimenté le diagnostic du Sraddet, mais surtout il a permis de fixer un certain nombre d’objectifs, de règles et de mesures d’accompagnement.

Le travail des agences s’inscrit ainsi principalement dans l’axe intitulé « Dépasser les frontières et renforcer la cohésion pour un espace européen connecté » et se retrouve décliné en plusieurs objectifs, dont ceux de :

  • gommer les frontières et ouvrir le Grand Est à 360 degrés ;
  • valoriser les flux et devenir une référence en matière de logistique multimodale ;
  • optimiser les coopérations et encourager toutes formes d’expérimentation ;
  • organiser les gouvernances et associer les acteurs du territoire.

Ainsi, le Sraddet, via la contribution du réseau des agences, met l’accent sur le développement de cadres de gouvernance et de coordination entre acteurs des mobilités de part et d’autre des frontières, de complémentarité des modes de transport pour une meilleure fluidité des parcours voyageurs et logistiques.

Carte issue du diagnostic des 7 agences d’urbanisme du Grand Est

Le Grand Est affirme sa volonté de s’inscrire au cœur de l’Europe en se basant sur ces éléments concrets avec l’objectif de conforter les espaces de coopération existants (Rhin supérieur, Grande Région, Eurodistricts, etc.) et d’inviter les territoires à réinventer certaines pratiques de coopération pour s’adapter aux enjeux locaux et mettre en œuvre un droit à l’expérimentation transfrontalière.

Ce travail a aussi mis en avant les freins auxquels se heurtent la gestion et l’organisation de la mobilité transfrontalière. Les données provenant des différents pays ne sont pas toutes compatibles entre elles et nécessitent un gros travail d’harmonisation. De plus, le Sraddet n’a pas de leviers d’influence sur les politiques de mobilités des pays voisins et son caractère réglementaire et contraignant s’en trouve fortement limité dans le domaine de la mobilité transfrontalière. Même si la volonté est forte du côté de la région d’améliorer les liaisons transfrontalières (ouverture à 360°), la transcription réglementaire et dans les projets reste complexe.


Article co-signé par Stéphane Godefroy, Agence d’urbanisme et de développement durable lorraine nord (Agape) et Fabien Soria, Agence d’urbanisme d’agglomérations de Moselle (AGURAM) pour le Dossier Fnau n°48 / Planifier les mobilités : nouveaux défis, nouveaux outils

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